Caliopen, le projet anti Gmail

Caliopen n’est pas un logiciel, mais un ensemble de logiciels Open source dont la finalité sera de préserver les échanges qui n’ont pas vocation à être rendus publics et qui transitent par email, les réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Linkedin et, à terme, les SMS.

 

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Les révélations de Snowden ont confirmé que les États, et en particulier, les États-Unis, analysaient de nombreux réseaux de communication dans de divers pays. Le web est sur écoute permanente.

Cette situation, inquiétante pour le respect de la vie privée des internautes et la confidentialité des échanges entre les entreprises, est aussi le résultat d’un abandon : celui de la messagerie. Pendant une dizaine d’années, l’email n’a pas évolué… jusqu’à l’arrivée de Gmail, Yahoo ! et Microsoft. En quelques minutes, vous pouvez disposer d’un service qui fonctionne très bien, accessible à tout moment et avec une interface assez intuitive. Sans parler de la capacité de stockage.

Comme si tout avait été organisé de façon à ce que les internautes succombent sans difficulté à ces offres. Du pain bénit pour ces éditeurs qui en profitent pour analyser nos contenus et/ou nos contacts et affichent des publicités. Autre gagnant : la NSA et les différentes agences d’espionnage nord-américaines…

Bref, avec ces Webmails, le service email classique a pris une claque. La situation est identique avec les réseaux sociaux. Impossible d’y échapper et d’avoir une correspondance privée.

La riposte est en train de s’organiser avec la multiplication des services d’emails chiffrés. Mais pour Laurent Chemla, ils ne sont pas la bonne solution, car ils présentent deux défauts majeurs.

« Premièrement, ils séduiront au maximum 10 millions d’utilisateurs payants. C’est beaucoup, mais très peu comparé aux 500 millions de comptes Gmail. Par conséquent, les abonnés à ces offres chiffrées ont peu de chances d’échanger avec une personne qui utilise un service sécurisé. La majorité de leurs messages seront donc publics ! Pour la NSA, ces services ne présentent donc aucune menace », explique-t’-il.

Laurent Chemla pointe une seconde : « ils ne gèrent que le courrier électronique. Sauf que nos échanges privés passent aussi par les réseaux sociaux. Les États ne s’intéressent pas encore à nos contenus, mais à nos correspondants, car le jour où ils repèrent quelqu’un qui est un terroriste par exemple ils pourront ainsi facilement surveiller telle ou telle personne dont l’adresse email figure dans nos contacts ».

Évidemment, Laurent Chemla prêche pour son projet avec, en préambule, une précision : Caliopen ne garantira jamais une sécurité absolue, mais elle sera plus élevée que celle proposée actuellement. « Nous avons vocation à gérer, à terme, tous les protocoles qui permettent de la correspondance privée qui est un terme très précis et qui relève d’échanges entre personnes et qui n’ont pas vocation à être public », précise-t’il. Caliopen ne s’adressera pas aux experts et aux geeks qui savent déjà se protéger. Destiné au grand public et aux professionnels, Caliopen ne pourra réussir que s’il est aussi facile à utiliser que Gmail…

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